Les 22 et 23 octobre 2025, la France a accueilli à Paris la 4ᵉ Conférence ministérielle des diplomaties féministes, unique événement multilatéral consacré aux droits des femmes organisé hors du cadre onusien. L’objectif était de renforcer les coalitions internationales en faveur des droits des femmes et de faire émerger de nouveaux engagements en faveur de l’égalité de genre.
La conférence a réuni des États ayant adopté une diplomatie féministe ou actifs dans la promotion de l’égalité de genre, des représentants des organisations internationales, des banques de développement, de la société civile, de la recherche et des fondations philanthropiques.
Paris–Île-de-France Capitale Économique a suivi les 2ᵉ, 3ᵉ et 4ᵉ sessions plénières ministérielles, consacrées aux thèmes suivants :
- Pour une réforme féministe de l’architecture financière internationale : standards communs et solutions innovantes
- Regards croisés : Perspectives régionales sur la diplomatie féministe
- « Le temps de la paix est venu » : La diplomatie féministe au service de l’Agenda Femmes, paix et sécurité
La conférence a été ouverte par le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot et la 2e plénière a été introduite par la ministre déléguée chargée de la Francophonie, des Partenariats internationaux et des Français de l’étranger, Éléonore Caroit, ainsi que par Delphine O, Ambassadrice et Secrétaire générale de cette conférence, aussi modératrice de la 2e plénière.
Bertrand Walckenaer, Directeur général adjoint de l'Agence Française de Développement (AFD) a pu présenter l’action de la France à l’étranger via ses programmes de développement. Étaient aussi présentes, entre autres :
- Fabrizia Lapecorella, Secrétaire Générale Adjointe de l’OCDE, pour évoquer la baisse des budgets alloués à l’aide publique au développement ;
- Sima Bahous, Directrice exécutive d’ONU Femmes, pour parler de la présence des femmes dans les dialogues de paix ;
- Isabelle Rome, Ambassadrice chargée des droits de l'Homme au Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, qui a réaffirmé l’engagement de la France en matière de diplomatie féministe, à travers son 4ᵉ Plan national d’action “Femmes, Paix et Sécurité” ;
- Esmeralda da Silva Mendonça, Secrétaire d'État aux relations extérieures en Angola, pour montrer le rôle de l’Union africaine dans le soutien aux politiques d’égalité de genre et qui promeut une “diplomatie de solidarité africaine” fondée sur la parité et la participation.
Nous avons tiré plusieurs enseignements de cette conférence :
- Intégrer une perspective féministe dans les mécanismes de financement, tant internationaux que nationaux, apparaît essentiel pour assurer un développement économique durable. Il s’agit donc de garantir que les programmes de développement intègrent effectivement l’égalité de genre,
- La mise en œuvre d’une diplomatie féministe nécessite une mobilisation conjointe des États, des organisations internationales, des banques de développement, du secteur privé, de la société civile (notamment des organisations féministes) ainsi que du monde philanthropique et académique.
- Les diplomaties féministes sont des leviers de coopération régionale et internationale, permettant de renforcer l’action collective en faveur de l’égalité de genre et de contribuer à façonner les conditions de paix et de stabilité.
- Le désengagement de certains États occidentaux, comme l’Italie ou les États-Unis, dans le champ de la diplomatie féministe, crée un espace pour que d’autres pays se placent à l’avant-garde et utilisent la promotion des droits des femmes comme un outil d’influence géopolitique sur la scène internationale.
Nous remercions l’ensemble des intervenants pour leurs analyses.